HRWF: Droits de l’homme sans frontières

FOREF: Forum pour la liberté de religion en Europe

CLIMS: Centre de Liaison et d’Information concernant les Mouvements Spirituels

Fondation pour la justice de la vie, la culture et la société

Je fais cette déclaration au nom de cinq ONG, toutes des organisations indépendantes et non partisanes de défense des droits de l’homme qui se consacrent à la défense de la liberté de religion ou de conviction.

Nous souhaitons partager avec le Conseil notre profonde préoccupation en ce qui concerne des violations du droit à la liberté de religion ou de croyance dans la Fédération de Russie. Nous souhaitons également partager notre insistance et notre espoir que le gouvernement russe respecte davantage ses obligations juridiques internationales en matière de droits de l’homme dans ce domaine.

Il existe de nombreuses preuves objectives et empiriques de violations importantes du droit à la liberté de religion ou de conviction ainsi que d’une tendance qui y est liée : une atmosphère de plus en plus dangereuse d’intolérance religieuse à l’égard des religions minoritaires, notamment les Témoins de Jéhovah, les membres de l’Église de Scientologie, les hindous, les chrétiens évangéliques, les musulmans, les disciples de Said Nursi, les pratiquants de Falun Gong et d’autres.

Malheureusement, la Fédération de Russie est maintenant à l’avant-garde des États autoritaires qui portent atteinte à la liberté de religion et de conscience, qui sont des droits de l’homme fondamentaux sans lesquels l’égalité devant la loi et la démocratie sont impossibles.

L’interdiction par la Russie des Témoins de Jéhovah a fait de 170 000 citoyens pacifiques des criminels et les a soumis à des violences par d’autres.

L’interdiction fait apparemment partie d’un projet global visant à réprimer les religions minoritaires, dans le but de protéger les «sentiments» des membres des principales communautés religieuses.

De nombreux Témoins de Jéhovah ont été emprisonnés, certains pendant des mois; les autorités ont mené au moins 30 descentes de police et lancé une vingtaine d’enquêtes criminelles.

Il s’agit d’une attaque sans précédent contre la liberté de religion ou de conviction d’un État qui est partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), qui est également membre du Conseil de l’Europe et qui s’est engagé à respecter les droits de l’homme énumérés dans l’Acte final d’Helsinki et les documents joints. Les restrictions illégales de la Fédération de Russie au droit à la liberté de religion ou de conviction créent des conflits et une instabilité dans la société tout en violant les principes des droits de l’homme et de l’État de droit. Des communautés musulmanes et d’autres communautés ont subi des pressions à cause de la législation et de pratiques «antiterroristes». La Fédération de Russie a réprimé tous les droits et libertés fondamentaux, en plus de la liberté de religion ou de conviction. Il n’y a pratiquement pas de liberté d’expression dans les médias; les citoyens sont soumis à la propagande de l’Etat et reçoivent de fausses informations sur ce qui se passe dans d’autres pays et dans le leur. De nombreux journalistes indépendants et plusieurs personnalités politiques de l’opposition ont été assassinés. Le gouvernement a attaqué des organisations indépendantes de défense des droits de l’homme et rendu leur travail véritablement impossible. Des voix politiques critiques ont été emprisonnées et les élections sont gérées de manière soviétique. Des défenseurs des droits de l’homme ont été frappés et emprisonnés. A l’instar de l’esprit du Groupe Helsinki de Moscou et d’autres organisations de défense des droits de l’homme courageuses et pionnières, nous ne cherchons pas simplement à émettre des critiques, mais aussi à établir un dialogue sur ces problèmes et à aider le gouvernement de la Fédération de Russie à respecter ses obligations en matière de droits de l’homme.

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